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L'HISTOIRE DU TAPIS

L'HISTOIRE  DU TAPIS

Les Tapis Persans

Les différentes origines de tapis

On distingue de nos jours cinq grandes régions d'origine. Mise à part les tapis chinois et de rares spécimens de fabrication indienne, les zone de production des tapis d'Orient se limitent ays pays du Moyen Orient.


  • TURQUIE: Tous les tapis noués le long des côtes turques de la Méditerranée et ans la région du plateau d'Anatolie.
  • CAUCASE: Sont fabriqués dans une vaste zone qui s'étend en territoire russe, de la mer Noire à la mer Caspienne, jusqu'aux confins méridionaux de la province d'Azerbaïdjan.
  • PERSE: Tapis fabriqués en Iran, nom moderne donné à la Perse par Resa Khan en 1925. Zone de provenance la plus importante, tant pour la qualité que pour la quantité de sa production.
  • TURKESTAN ET AFGHANISTAN: Tapis fabriqués par les peuplades qui nomadisent de la steppe transcaspienne jusqu'aux montages de l'Afghanistan, aux confins de la région montagneuse du Pamir.
  • EXTREME-ORIENT: CHINE ET INDE: En dehors des des tapis chinois, la production d'Extrême-Orient est assez limitée. On peut y ajouter également les tapis fabriqués eu Pakistan d'après des dessins d'origine turkmène.




L'histoire du Tapis débute lors de l'antiquité en Iran.

"Au sud -ouest de l'Iran, Dans les contrés du sud-ouest de l’Iran, les nomades Gashgai tissaient des tapis à fond brun tirant sur le rouge, dont le motif central est un médaillon repris à chaque angle. Faune, flore et personnages sont leurs sources d'inspiration pour des pièces à trame de coton. La ville de Shiraz, située é 70 km de Persépolis, offre des tapis plus simples, un peu rustiques, et moins serrés que ceux des Gashgais, avec un velours en laine, une chaine et une trame en laine ou en poil de chèvres, et une densité de 100 000 é 01 42 84 33 60 noeuds/m². Le tapis de Moud arbore souvent un motif végétal, structuré en nombreux caissons avec une bordure. Le tissage met en oeuvre un double fil de trame assurant une bonne robustesse. Moelleux grâce à sa laine épaisse, il intègre parfois de la soie. Les modeles dont la chaine et la trame sont en coton et le tissage en velours de laine sont les Keshan. Ils plébiscitent un décor de médaillon central, entouré de végétaux, dont les teintes dominantes sont le rouge et le bleu. Les Beloutche sont exécutés par un peuple de nomades vivant entre Iran et Afghanistan : ces tapis serrés et d' une grande finesse sont plutôt petits. Les couleurs optent pour les tons rouge soutenu, bleu foncé, noir et marron. Les motifs sont géométriques.

L'Iran est exemplaire de cette coexistence de traditions urbaines et nomades. Les tapis persans étaient réputés dès l’Antiquité. Même si nous n’avons guère de restes, et à peine quelques représentations dans certaines miniatures du XVème siècle, il y’ a eu une longue tradition tapissière urbaine avant la dynastie safavide. Celle-ci, à partir du XVIème siècle, favorise les ateliers d'Etat spécialisés dans les tapis persans de cour et influence l'art d'autres pays. Le tapis persan est très à la mode en Europe au XIXème siècle, à tel point que les marchands de Tabriz créent des ateliers spécialement pour l’exportation. Aujourd'hui, nombre de tapis persans proviennent de centres urbains .

Pour l'Azerbaïdjan perse, ce sont Tabriz, Karadjah, Meshkin, Heriz, Ardébil. Pour les provinces centrales, Téhéran, Sarouk, Ferraghan, Serabend, Lilian, Veramin, Koum et Kachan. Pour la province d'Ispahan, outre la ville d'Ispahan elle- même, Joshafgan, Nain, Bakhtiar et Yalameh. Le Khorassan (Khorassan et Meched), la province de Kirman (Kirman et Afshari), celle du Pars (Louri, Chiraz et Kachgai), celle du Kurdistan (Senneh et Bidjar) ont aussi leurs centres typiques. La production de ces centres urbains se caractérise par l'emploi des matériaux les plus riches, la soie en particulier, par des couleurs nombreuses et délicates et des motifs aux contours fins et précis, non géométrisés. Pourtant, à côté de cette longue histoire du tapis persan sédentaire, voire de luxe ou d'exportation, il faut faire une place aux tapis persans des tribus nomades ou semi- nomades, souvent dans les régions montagneuses.

En Iran, les tribus lurs et bakhtiyari, sédentarisées de force par Reza Shah dans les années 1930, produisent des tapis persans très géométrisés, aux thèmes animaliers, sous forme de kilims, de soumaks ou de tapis persans noués à nœuds symétriques ou non. La désignation générale de "tapis bakhtiari" (ou « bakhtiar ››) se réfère désormais aux productions d'ethnies turques (mêlées à des minorités persanes et arméniennes) de la région de Chahat Mahal. Leurs proches voisins, les Kurdes d'Iran, eux aussi partiellement sédentarisés (en particulier dans les deux grands centres de production de Senneh et de Bidjar), possèdent un répertoire différent suivant les tribus. Ainsi, les senneh anciens utilisent la forme de l'hexagone et multiplient les motifs « hératis » aux palmettes et aux feuilles colorées.

Semi-nomades, les « Shashavans » du Nord-Ouest, qui sont de langue turque, produisent des tapis persans dits « kilims » beaucoup plus épurés. lls sont réputés pour la qualité de leurs « khourdjines ». Les tribus bakhtiyari fabriquent des tapis-sacs mêlant technique du nœud, du kilim et du soumak, et des tapis-jardins. Les tribus béloutches du Sud-Est et les Turkmènes, que l'on retrouve aussi en Asie centrale, possèdent un artisanat réputé et une grande Variété de décors. Les tapis persans dits des « vieux» ou des "nouveaux" ballouchi ou "Béloutches" (les deux tribus de nomades turkmènes qui pratiquent cet artisanat dans l'est du Khorassan persan) mêlent des éléments d'inspiration turkmène (tons Bruns, rouges et bleu foncé, hexagones, losanges et autres formes géométriques) avec les thèmes naturalistes et floraux d'inspiration persane.

Les tribus du Pars de la région de Chiraz produisent plusieurs types de tapis persans, caractérisant chacun une confédération. Les kashgai aux coloris très vifs sont prisés des marchands. Les afshars, plus rustiques, qui utilisent conjointement laine et coton, nœud turc et persan, sont réputés de moindre qualité, peut-être en raison de la décoration à figures géométriques plutôt moins fines que dans les autres styles. Les Khamseh sont des tribus d'ascendance arabe dont les tapis persans, à nœuds relativement gros, contiennent souvent une multitude de petits oiseaux stylisés ou le motif de la grenade."

Source : La revue de Téhéran N°96, Novembre 2013

Les Tapis de Soie

L’histoire de la soie parcourt plusieurs continents, mais celle des tapis de soie traverse l'Asie, de la Chine à la Turquie. La fabrication des tapis de soie est considérée comme la discipline la plus éprouvante du secteur du tapis. 

Pour commencer, l’arrivée des vers à soie (Bombyx) de Chine en Anatolie est une légende d’époque. Les vers à soie ont été cachés dans des cannes en roseau par deux moines envoyés en mission en Extrême-Orient par l’empereur Justinien au 5ème siècle après Jésus Christ. Ils ont été élevés à Istanbul, Gemlik et Mudanya, puis plus tard à Bursa.

Non seulement l’élevage des vers à soie, le dégagement de la soie des cocons et son filage, mais également, l’application du dessin modèle sur tapis nécessite un travail extrêmement méticuleux et tout autant difficile pour cultiver les vers à soie.
En raison des difficultés dans l’obtention de la soie et les risques que comporte un tissage de tapis de soie non contrôlé, le tissage de tapis de soie fut un art du Palais. Les Sultans ottomans ont fondé des bâtisses pour faire tisser des tapis d’exceptions, dans les ateliers de Hereke. Étant donné qu’il était aussi très difficile de tisser des dessins sur ces tapis, cet art ne pouvait être appliqué que par des tisserands de grand talent. Ces artisans, hautement qualifiés, tissaient donc de véritables œuvres d’art destinées aux palais des rois européens ou étaient offerts au Sultan pour de grandes occasions.

Les Tapis de soie de Hereke

En 1841, les Sultans ottomans ont fait transférer un des centres de tapisserie sur les rives de la mer de Marmara. Les plus grands maîtres tapissiers venus de Gördes, Demirci et Sivas ont conçu des tapis dans les ateliers de Hereke en vue de fournir, uniquement le Palais et les sultans. Ces mêmes artisans ont appris l’art de la tapisserie aux villages voisins et ont ainsi créé plusieurs centres de tapisserie. Les tapis du Palais et ceux qui devaient être offerts aux hommes d’Etat étrangers ont commencé à être fabriqués dans ces centres. Les tapis de haute qualité, tissés avec de la soie de Bursa sont, de nos jours, parmi les tapis les plus précieux du monde. La qualité de tous ces tapis étaient directement contrôlés par les Sultans. Ils comportent environ 100 nœuds par cm2. Les trames, chaînes et nœuds sont en pure soie et les motifs les plus utilisés sont des roses, des œillets, des tulipes et autres fleurs exquises de la nature, les milles et une fleurs. 

Les tapis de Hereke sont porteurs de motifs qui sont représentatifs de la continuité de la culture ottomane et ils sont, en grande majorité, inspirés de la nature. Les fleurs et les bouquets sont les motifs classiques des tapis de Hereke. Les motifs des tapis fins sont le fruit d’une expérience de plus de 150 ans. Pour certains, ils comportant 225 voire 324 et même plus, de nœuds par cm2, il est impossible d’en évaluer le prix. 

Ces merveilles artisanales produites par des anonymes après de longues années de travail font que chaque pièce est unique et originale, il est pratiquement impossible de retrouver un même modèle reproduit. Ces tapis sont une véritable source de fierté pour la Turquie et gardent, à juste titre, la renommée de “tapis les plus précieux du monde” . La matière la soie est le symbole de la noblesse et le travail de la tapisserie celui de l’artisanat.”

Source: Rapport sur les tapisseries et les Tapis de Manufacture Nationale. 
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